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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 701 - 800 (1860 - 1861)
    • 765  à M. Risse
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765  à M. Risse

Conseils d'ordre pratique à propos de l'entrée de M. Risse dans la Congrégation.

 

Vaugirard, 18 mai 1861

Vigile de la Pentecôte

            Cher Monsieur l'abbé et fils en N.S.,

            Vous devez penser que la promptitude et l'active expédition des choses n'est guère au nombre des qualités de notre Communauté, car voilà bien des jours déjà que votre chère lettre nous est arrivée et la réponse s'est bien fait attendre; la bonne volonté ne nous a pas manqué, mais le temps opportun, à travers les incessants dérangements de chaque jour. Et pourtant, sur le point principal de votre lettre, la solution était facile à donner, si facile que vous la pouviez dire d'avance; toute disposition qui avancera le moment de notre parfaite union sera fort bonne et fort aimable pour nous, septembre vaut mieux que février et 1861 mieux que 1862, puisque l'intelligence d'esprit et de cœur est entière, que l'effet y mette la consommation, c'est notre désir comme le vôtre; donc, cher Monsieur l'abbé, c'est bien entendu, nous vous attendrons au mois de septembre. C'est un moment bien choisi aussi pour nous; l'éloignement de presque toutes les personnes occupées de charité laisse un peu de relâche à l'activité, les choses organisées marchent comme d'elles-mêmes alors et demandent moins de mouvements et de préoccupation. Nos frères pourront donc être plus facilement avec vous et compléter par la vie commune la fusion de nos existences comme de nos œuvres.

            J'admets sans restriction vos vues pour l'avenir et pour la constitution de votre petit intérieur de communauté à Metz. Je n'ai point de prévision arrêtée pour le personnel qui vous pourra donner assistance, mais Dieu nous éclairera en temps utile et nous prêtera secours pour tout arranger pour le mieux. Quant aux détails d'intérêt avec votre famille, je m'en rapporte tout à fait à votre jugement; la Communauté est fort désintéressée, je crois pouvoir le dire, et toujours disposée à conseiller ce qui peut plaire aux familles et les rendre favorables aux œuvres de la Religion.

            Il me semble que, pour faire agréer à vos parents votre absence plus prolongée que de coutume, vous pourriez dire que, dans le désir d'assurer à votre œuvre des appuis pour l'avenir, vous voulez étudier de près une association d'hommes dévoués aux institutions du même genre, afin de voir si quelque assistance peut vous venir de ce côté. Peut-être pourriez-vous ne rien dire d'avance et motiver ainsi, en écrivant d'ici, la prolongation de votre absence. Ainsi vous donneriez moins de solennité à votre départ et vous vous épargneriez des scènes d'adieu souvent pénibles et brisantes. Je ne sais si ce moyen est praticable; vous en serez, mieux éclairé, bien meilleur juge que moi.

            Je ne vois ici aucun fait bien mémorable que j'aie à vous signaler, tout marche pour nous dans d'assez bonnes conditions, mais sans mouvements bien remarquables; nous sentons Dieu près de nous et nous trouvons là notre paix; les menaces du temps présent sont pour l'Eglise entière sans rien de propre pour nous, nous les regardons tristement comme chrétiens, mais aussi avec confiance, puisque les promesses du divin Maître à son Eglise sont là pour nous rassurer. Quelle force on trouve quand, au milieu de l'instabilité de toutes choses, on peut se reposer sur la parole de l'éternelle Vérité!

            Je souhaite, bien cher Monsieur l'abbé, que l'Esprit Saint comble vous et les vôtres de ses grâces et qu'Il accroisse encore l'ardeur de votre zèle et de votre charité.

            Assurez tous vos bons jeunes associés de nos tendres affections et veuillez, en particulier, dire à ceux que nous attendons que nos cœurs sont ouverts et prêts à les recevoir.

            Je suis bien cordialement et respectueusement, cher Monsieur l'abbé,

            Votre ami et Père en N.S.

                                                                                             Le Prevost

 

 




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