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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 701 - 800 (1860 - 1861)
    • 771  à M. Halluin
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771  à M. Halluin

Difficile changement de personnel. Portrait du frère Guillot. Il faut fortifier l'autorité des surveillants. Utilité d'une association pieuse pour les grands. nécessité d'une visite du père Planchat à Grenelle pour confondre les calomnies répandues contre lui.

 

9 juin 1861

            Cher Monsieur l'abbé et fils en N.S.,

            J'étais resté persuadé que M. Houriez vous devait venir, un mot dit en passant dans une lettre de M. Planchat m'avait fait naître un doute, mais il avait seulement affaibli la première impression de certitude sur l'entrée de M. Houriez; je ne m'étais pas, dès lors, autant pressé peut-être que la situation le demandait, de vous envoyer du secours. Il y avait bien aussi quelque embarras de vous donner le sujet qui était nécessaire dans la situation. Réflexion bien faite, il nous semble que le f. Guillot Henry, qui est à Amiens, pourrait être celui qui vous conviendrait le mieux. M. Lantiez est parti aujourd'hui dimanche pour Amiens, afin de s'assurer si M. Alphonse [Vasseur] y réussit bien et peut y prendre position; s'il en est ainsi, comme je l'espère, le f. Henry partira immédiatement pour Arras. C'est un frère solide, dévoué, simple et droit dans son intention, courageux et pieux. J'ai la confiance qu'il pourra faire beaucoup de bien à Arras. Il aime l'ordre et la discipline, mais M. Lantiez lui recommandera de n'insister sur ce point qu'autant que ce sera dans votre volonté; il est docile et disposé à l'obéissance, il se conformera à vos instructions.

            Je suis persuadé, comme M. Planchat, que la discipline telle qu'elle s'observe sous votre propre surveillance est suffisante et la meilleure qu'on puisse souhaiter, parce qu'elle est commandée par le respect, la reconnaissance que vous inspirez à vos enfants, et aussi par la dépendance absolue où ils sont de vous. Mais on ne saurait espérer qu'un sentiment et une disposition pareils se trouvent en eux à l'égard d'un frère ou surveillant laïc ou même ecclésiastique, quel qu'il soit; il faut donc, ou se résigner à avoir une discipline imparfaite, une soumission d'entente et mal tranquillisante pour vous-même envers ce surveillant, ou bien tendre à confirmer assez son autorité pour qu'elle ait valeur et suffisant effet; il n'y a point là de milieu et nous retrouverons, si nous n'y portons attention, incessamment les mêmes difficultés, quelque sujet que nous puissions envoyer. Je crois que si l'on faisait pour les grands, comme on fait pour les écoliers, une petite association pieuse et qu'on se servît des plus sûrs et des meilleurs pour aider aux services et surveillances, on en pourrait tirer un grand parti; il n'est pas une seule de nos œuvres qui ne trouve en ce moyen de précieuses ressources. Les enfants ou jeunes gens y gagnent eux-mêmes, prennent plus de consistance et de raison; la présence de M. Planchat pourrait vous aider à essayer de ce secours.

            Je désire que tout aussitôt après l'arrivée du f. Henry, M. Planchat vienne faire une apparition de quelques jours à Grenelle, après lesquels il se hâtera de vous revenir; son absence a donné lieu à mille suppositions et bruits absurdes; je n'y ai fait d'abord nulle attention méprisant ces misérables rumeurs, mais de tant de côtés ses amis s'en sont émus, de tant de parts on s'en est occupé qu'unanimement on m'a demandé de le rappeler momentanément pour montrer aux méchants ou aux esprits crédules qu'il était bien, comme il l'a dit, à Arras et à Amiens pour y faire quelque bien. A l'Archevêché même, on a prié l'un des vicaires, M. Rembouillet, de me dire qu'on verrait avec plaisir que M. Planchat reparût au moins quelques instants à Grenelle; les esprits étant si disposés aujourd'hui, par la mauvaise presse, à croire toute imputation mauvaise contre le clergé quelque absurde et dénuée de tout fondement qu'elle pût être. Nous avons cherché d'où pouvait venir cette rumeur insensée que pas l'ombre d'un prétexte ne pouvait expliquer, on nous dit que quelques bas officiers de l'église en sont les premiers moteurs. Il n'en est peut-être rien, mais on peut être assuré d'avance que, quels qu'ils soient, M. Planchat leur pardonnera sans peine et priera pour eux. Je pense qu'il pourra être parmi nous pour mercredi; deux ou trois jours me semblent suffire pour prouver à tous qu'il n'est pas en prison et qu'il jouit comme toujours du respect et de l'affection de tous ceux qui le connaissent. M. le Curé a parlé de lui affectueusement au jour de sa première communion; M. Roussel en a fait autant à la réunion de la Ste -Famille; je croyais que cela suffisait, mais l'avis contraire prévaut de tous côtés, je dois m'y rendre.

            Adieu, cher Monsieur l'abbé, mille affections à tous nos frères et respectueux attachement pour vous.

            Votre tout affectionné en J. et M.

                                                                                             Le Prevost

 




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