797  à M. Halluin

Embarras pour remplacer M. Halluin à Arras. Explications détaillées de MLP.

Vaugirard, 10 octobre 1861

            Cher Monsieur l'abbé et fils en N.S.,

            Je vous renvoie ci-joint, signé comme vous le désirez, le contrat relatif à l'emprunt de 20.000f.

            Je suis bien touché des raisons que vous me donnez pour ce qui regarde la retraite; c'est bien à regret que moi-même j'ai fait quelques objections à cet arrangement que je désire autant que vous. Les difficultés que nous voyons à son exécution, les voici: M. Lantiez, obligé de suivre les jeunes frères qu'il dirige, durant la retraite, doit nécessairement y prendre part et assister aux exercices. Si M. Myionnet était absent, toute la charge des enfants retomberait sur M. Augustin [Déage], Préfet de discipline qui, non seulement serait entièrement privé de la retraite, mais aurait un fardeau extrêmement lourd durant toute la semaine. M. Augustin est un jeune homme intelligent, fort capable, précieux pour nous, ses dispositions sont bonnes, il semble être sincèrement attaché à la Communauté, mais il n'est pas encore très avancé en piété, la retraite lui est fort nécessaire, d'autant qu'il ne saurait pas, comme un ecclésiastique ou un religieux consommé, faire une retraite isolément et avec les seuls conseils d'un directeur. Ces raisons nous ont paru bien graves, et le Conseil m'a invité à vous les communiquer dans la pensée que vous en seriez frappé comme nous.

            Si toutefois, cher Monsieur l'abbé, vous sentiez, de votre côté, un besoin de cette retraite commune assez pressant pour qu'on dût passer outre aux considérations sérieuses que je viens d'énoncer, je n'insisterais pas davantage et, sur nouvel avis que vous me donneriez, nous prendrions nos mesures en conséquence. Autrement, après avoir assisté à la clôture de la retraite, vous feriez la vôtre en particulier et, durant ce temps, M. Myionnet irait vous remplacer.

            Nous attendrons le jeune homme de 18 ans dont vous nous annoncez l'arrivée ainsi que celle de nos frères.

            Mille affections de tous et, en particulier, de

            Votre tout dévoué ami et Père

                                                                                             Le Prevost