853  à M. Halluin

Mouvement de personnel.

Vaugirard, 19 août 1862

            Cher Monsieur l'abbé et fils en N.S.,

            J'ai cherché bien attentivement, au moment où la fin des vacances va nous obliger à recomposer nos classes, si je pouvais, selon vos demandes si bien justifiées, vous envoyer quelque nouveau frère pour aider, avec M. Sadron, à la conduite de la division de vos écoliers. La chose n'est pas sans difficulté, pour la raison que vous avez beaucoup insisté pour avoir un sujet ayant de l'expérience et quelque maturité. Les circonstances semblent pourtant favoriser en ce moment un arrangement selon vos vues. Notre frère, Augustin [Déage], qui faisait la première classe, dirigeait les études dans leur ensemble et la discipline générale, a éprouvé à la fin de l'année une fatigue assez grande pour avoir une certaine contention de tête qui demande pour un temps un peu de relâche et un emploi moins absorbant. Il a été quinze jours dans sa famille, il est bien remis, mais le médecin craint avec nous que les maux de tête ne reviennent s'il reprend l'ensemble de sa tâche. Je me déciderai donc à vous l'envoyer prochainement, assuré que, tout en faisant beaucoup de bien chez vous, il pourra néanmoins trouver avantage à ce changement d'air et d'occupations.

            Si rien ne s'y oppose, je vous l'enverrai cette semaine; si l'un de nos MM. du Conseil est libre, il profitera de l'occasion pour faire une petite visite à Amiens et à Arras.

            Je suis à Chaville aujourd'hui et pour quelques jours peu libre de correspondre, comme je le voudrais, plus à loisir. Je termine donc ici cette lettre, me réjouissant de pouvoir donner un peu d'aide à vous et à nos frères.

            Votre tout affectionné ami et Père en N.S.

                                                                                             Le Prevost

            J'écrirai à M. Planchat aussitôt que je le pourrai.