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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 801 - 900 (1861 - 1863)
    • 860  à M. de Varax
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860  à M. de Varax

S'abandonner à la Providence. Encouragement à être fidèle aux exercices de piété. Fête de N.D. de La Salette à Vaugirard; les consolations qu'elle donne.

 

Vaugirard, 20 septembre 1862

            Bien cher ami et fils en N.S.,

            Je vous écris seulement deux mots aujourd'hui pour vous dire que la famille qui demandait un précepteur n'ayant point pris arrangement avec un sujet qui lui avait été présenté, reste disposée à s'entendre avec quelque autre candidat. Vous me disiez dernièrement qu'au lieu d'un, vous en aviez deux en vue; ayez l'obligeance de les avertir que cette affaire doit être traitée, non par le chef de la famille lui-même, lequel n'est pas à Paris, mais avec M. Duverger, son parent, demeurant ici rue de Seine, n° 74. J'aperçois, en lisant la lettre du premier, nommé M. Schmith, que M. Duverger doit quitter aussi prochainement Paris; si les candidats en question ne sont pas présents et ne peuvent voir ce Monsieur avant son départ, il me semble qu'il faudrait qu'ils se missent directement en rapport avec M. Schmith, résidant à Montfélix, par Loches (Indre-et-Loire), de la part de M. l'abbé Marty.

            Votre dernière lettre m'a causé une vive, très vive satisfaction; non seulement elle était bonne et aimable, vous ne savez pas faire autrement, mais il y avait cet accent chrétien, ce ton franchement décidé du serviteur de Dieu qui répond bien aux vœux de ceux qui ont vu un peu l'action du Seigneur en vous. Allez toujours ainsi, bien cher ami, laissez-vous faire, vous n'aurez pas de mouvements propres, pour ainsi dire, à résoudre ou à vouloir, donnez-vous comme la graine se donne au vent qui la pousse où elle prendra racine et portera fruit; il est si doux de se laisser emporter ainsi au souffle puissant et paisible de la Providence! Je suis heureux aussi de voir que votre temps est bien employé, que vos pieux exercices ne sont point sacrifiés; cette fermeté de vouloir quand rien n'oblige extérieurement est d'excellent augure pour l'avenir; obéir au Maître qui ne parle qu'au cœur et sans bruit de parole, c'est une noble et haute obéissance.

            Hier, ici chez nous à Vaugirard, fête de N.D. de la Salette, fête charmante tout le jour, comme la Ste Vierge en fait pour ses enfants: 5 messes, chapelle pleine à toutes les messes, chants pieux, communions presque générales toute la matinée, tout le jour concours de pèlerins, l'après-midi procession, 2e instruction, salut, joie douce, épanouissement de tous les cœurs, fête de famille présidée sensiblement par la Mère qui donnait à tous l'intime charme de sa présence; on goûte parfois la présence sensible du Seigneur, il y a aussi la présence sensible de la T. Ste Vierge, que le Seigneur est bon!

            Adieu, bien cher ami et fils en N.S., croyez toujours au cordial attachement de tous pour vous chez nous, M. Maignen en tête et moi avec lui, lui jeune, moi vieux.

            Votre affectionné ami et Père

                                                                                             Le Prevost

 




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