870  à M. Maignen

Accepter de souffrir pour le service de Dieu.

[novembre 1862]

            Bien cher enfant en N.S.,

            J'ai vu votre mot à M. de Varax et la peine que vous éprouvez; je n'ai pas besoin de vous dire que je m'y associe et d'ailleurs le temps me manque pour m'entretenir avec vous, M. Mouret attendant impatiemment ces lignes pour retourner à Nazareth. Souvenez-vous seulement, cher enfant, que tout ce que nous souffrons pour le service de Dieu est le plus sûr et le plus précieux de nos mérites et que d'ailleurs toute peine prise chrétiennement est non seulement un bienfait, mais aussi toujours la préparation de quelque joie en ce monde déjà et certainement et infiniment en l'autre. Vous pleurerez, vous autres, dit N.S., et le monde se réjouira, mais votre peine se changera en joie et nul ne vous ravira cette joie³³⁸.

            Je vous embrasse affectueusement.

            Votre ami et Père en N.S.

                                                                                             Le Prevost