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Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
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1018 à M. d'ArboisRetour imminent de MLP. à Paris. Ménager ses forces; savoir se faire aider. Projet de changement d'un frère ecclésiastique. Sollicitude de Mgr Angebault. Impressions rapportées de La Salette. Entrée de M. Charrin en Communauté.
Allevard, 18 août 1865 Bien cher ami et fils en N.S., Votre petite lettre m'a été renvoyée ici par nos frères de Vaugirard; j'y ai aussi reçu le numéro de La Semaine religieuse d'Angers que vous m'avez adressé directement; si vous m'écrivez de nouveau, ce sera à Vaugirard que devront être envoyées vos lettres, car nous comptons partir, mon frère Paillé et moi, lundi pour Lyon où nous passerons la nuit, et le lendemain nous arriverons, s'il plaît à Dieu, à la Communauté dans la soirée. Je me sens un peu reposé, peut-être ma poitrine est-elle aussi un peu raffermie, je n'en pourrai guère juger toutefois qu'aux épreuves de l'hiver; je n'ai pu suivre ici que la moitié du traitement, les eaux n'ayant pu convenir à mon estomac, je les ai prises par aspiration; si le Seigneur y a donné bénédiction pour l'amendement de ma santé, qu'Il en soit bien humblement remercié, et, s'il en a été autrement, que grâces lui soient rendues encore, car il aura tout disposé dans sa miséricordieuse bonté. Le compte-rendu de votre distribution de la Psallette m'a fort intéressé; presque en même temps, je recevais de Mgr d'Angers une bonne et affectueuse lettre, où il me disait toute la bonne impression que lui avait laissée, ainsi qu'à l'assemblée, cette petite solennité; il m'avait aussi écrit après la distribution du patronage; ce vénérable Père ne perd aucune occasion de nous encourager et de nous dire le contentement qu'il éprouve de nous avoir près de lui. Nous tâcherons de lui donner toujours satisfaction. Il me fait remarquer que vous vous fatiguez trop, que vous êtes maigre et peu vigoureux; souvenez-vous, cher enfant, qu'il vaut mieux faire un peu moins bien et ne pas vous épuiser, car les choses souffriraient bien davantage si vous étiez tout à fait hors de service, ce qui ne manquerait pas d'arriver avec un travail trop soutenu. Tâchez de former un peu votre monde, afin de faire moins par vous-même. Je ne sais ce qui pourra se faire touchant votre demande relativement à M. Jean [Gauffriau]; mon absence m'a empêché de voir de visu nos affaires; je sais qu'on parlait de le rappeler à Vaugirard parce que M. Lantiez, partagé entre Grenelle et l'orphelinat, subvient imparfaitement à cette double tâche; on avait jugé aussi qu'il importait de rapprocher M. Jean, afin de lui donner à un plus haut degré l'esprit de la communauté et la tenue digne qu'on ne trouve pas assez constamment en lui. A mon retour, je vais trouver aussi à régler toute l'affaire d'Arras; M. Laroche vient de faire une retraite à Chaville; tout le monde le trouve à son gré et le regarde comme réellement appelé parmi nous; Mgr d'Arras, de son côté, nous demande avec une extrême bienveillance; tout cela est parfait, mais l'œuvre reste à constituer, et ce n'est pas petite entreprise pour notre petit troupeau. Croyez bien néanmoins, cher ami, que je rappellerai au Conseil notre chère œuvre d'Angers que tous aiment chez nous, et pour elle, et pour vous. Je voudrais vous dire notre pèlerinage à N.D. de la Salette; l'espace me manque, je tâcherai que M. Paillé vous en écrive le détail; nous en avons été, l'un et l'autre, très édifiés. J'ai pu dire deux fois la Ste Messe à l'autel principal, dans la magnifique église élevée pour perpétuer le souvenir de l'apparition de la T. Ste Vierge; j'y ai prié de toutes les puissances de mon âme pour notre chère famille et pour tous ses membres, et pour nos œuvres; je suis persuadé que nous n'avons pas été envoyés là sans un dessein de la divine Providence et qu'Elle nous y ménageait des grâces dont nous recevrons le bienfait; je l'en remercie d'avance, comme de tant d'autres qui sont déjà tombées sur nous. M. Charrin, que vous avez connu à Nazareth, s'est décidé, après une retraite sérieuse faite chez les Jésuites, à devenir membre de notre Communauté; il est présentement à Lyon, afin d'obtenir le consentement de son père qui, heureusement, est chrétien et ne fera point, nous l'espérons, de grave opposition. M. Camus lutte avec un vrai courage contre les colères et violences de son père; il a été contraint, d'après notre avis et celui du p. Milleriot, de temporiser un peu; il se peut que, d'après le sentiment de ce bon Père et pour laisser passer l'orage, il entre une année à Issy; ce serait du temps de gagné et du loisir obtenu pour prier davantage, afin que le Seigneur ouvre les yeux de ce pauvre père aveuglé. Je le recommande à vous et aux vôtres. Je vous écris en plein air peu commodément, mais loin du bruit; je me sens bien ainsi tout avec vous et avec nos chers ff. d'Angers; je visite par la pensée votre petit sanctuaire où je serai si heureux un jour (si Dieu le permet) d'offrir le St Sacrifice, je suis vos travaux, vos exercices, et je demande au Seigneur de vous bénir en tous vos actes. Je me sens confiance dans sa grande miséricorde et je crois qu'Il a tout particulièrement des vues sur notre petite famille d'Angers, qui a été fondée sous d'heureux auspices et avec une bénédiction vraiment généreuse et cordiale de la part du saint Pontife qu'Il a préposé à la tête du diocèse. Adieu, bien cher enfant, je vous embrasse tous dans les Cœurs sacrés de J. et de M., et je suis en eux Votre ami et Père Le Prevost
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