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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 1101 - 1200 (1867)
    • 1128  à M. de Varax
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1128  à M. de Varax

Le martyre de son cousin missionnaire. Pour MLP., c'est la charité qui avait allumé en lui la soif de ce sacrifice. "Soyons martyrs aussi dans la voie où le Seigneur nous a mis". Démarches pour l'ordination au diaconat. Difficultés des mouvements de personnel.

 

Vaugirard, 13 septembre 1866

            Mon bien cher ami et fils en N.S.,

            Je n'avais pas attendu la réception de votre lettre pour me réjouir dans le Seigneur de la grande faveur qu'Il a faite à votre cher et vénéré cousin, M. de Bretenières, en lui donnant une âme de martyr et en lui donnant aussi l'occasion de satisfaire cette soif de sacrifice que la charité avait allumée en lui. J'ajouterai sans confusion, parce que le Seigneur lui-même ne désapprouve pas ce retour du sentiment naturel, que j'ai eu presque autant de brisement de cœur que de joie en voyant dans le journal l'annonce formelle de ce grand événement. M. Lemée, ancien secrétaire de Mgr Morlot, aujourd'hui missionnaire en Cochinchine, en a aussi transmis la nouvelle à l'Archevêché de Paris. J'attends, comme vous, une nouvelle abondance de grâces pour votre famille et même pour tous ceux que le bienheureux martyr a aimés, pour nous en particulier qu'il a honorés d'une si aimable bienveillance. Soyons martyrs aussi dans la voie où le Seigneur nous a mis, sinon par une immolation consommée en un jour, au moins par le don toujours répété de nous-mêmes, dans nos cœurs comme dans nos actions.

            Je suis heureux de ce que vous me dites des admirables sentiments de la famille de votre cher cousin; un père et une mère à la hauteur d'un tel sacrifice, voilà de ces œuvres qui ravissent le Cœur de Jésus; c'est la scène du Calvaire renouvelée: Marie avec le glaive de douleur.

            M. Audrin n'aura pas oublié la touchante circonstance que vous rappelez.

            Je vous répète, bien cher ami, que, à moins d'impossibilité ou difficulté sérieuse, il sera bien désirable que vous reveniez près de nous dès que vous serez libre de le faire après l'ordination; je voudrais, comme repos pour vous et comme moyen de nous entendre, que vous fissiez une petite station ici avant d'aller à Arras, et vous savez comme M. Chaverot, qui vous y remplace, sera pressé de revenir pour la rentrée de St-Sulpice. L'express sera le meilleur.

            M. Thibault sera-t-il à Autun pour votre diaconat, comme nous l'avions espéré? J'en serais bien satisfait. Il serait bien difficile que l'un de nous allât à Autun à ce moment; ce me serait un regret que personne de vos entourages d'ici ne fût près de vous dans cette si intéressante solennité; aviez-vous compté sur l'un de nous? Ce serait malaisé, au moment de la retraite commençante surtout. Pour l'ordination d'Arras, nous avons déjà vérifié que, malgré la solennité de Noël, l'un ou l'autre de nous pourra y assister.

            Je suis contrit de la mauvaise adresse, cela ressemble fort à maladresse, de ma lettre dernière; je ne dormais pas, mais j'écrivais précipitamment; que n'ai-je eu souvenir du mot judicieux d'un de nos amis: Je vais lentement parce que je suis pressé. Vous m'avez cru plus malicieux ou plus spirituel qu'il ne fallait pour ce qui concerne les longues histoires; vous n'êtes pas tombé dans mon sens, mais à côté.

            Je remercie M. Caval de ses touchantes et belles paroles, elles sont bien dignes d'un Supérieur de St-Sulpice; le bon Dieu, dans sa miséricorde, vous les avait déjà dites au fond du cœur.

     Nous allons faire, malgré nous, quelques mutations dans le personnel de nos œuvres. M. Decaux nous demande instamment M. Charrin385 à Ste-Anne; peut-être allons-nous donner M. Emile [Beauvais] à Metz; tout cela est encore obscur et secret; je n'aime pas les mouvements et pourtant, à toutes nos retraites, il en est d'inévitables; au ciel, nous avancerons, mais sans mouvement, notre esprit s'avancera toujours en Dieu; les avancements de la terre ne sont pas si doux.

            Adieu, cher enfant, je serai, nous serons heureux de vous revoir; quelle absence! presque 3 mois; elle en prépare une autre; décidément, ce n'est pas en ce monde que sont les bons arrangements.

            Je vous embrasse tendrement en J. et M.

            Votre ami et Père tout affectionné                      Le Prevost

 

           

Offrez mes sentiments de respect et de profonde sympathie à votre chère famille.

 





385 La lettre 1125, du 7 septembre, n'a donc pas convaincu Paul Decaux.





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