1144  à M. de Varax

Diverses nouvelles des Œuvres et des frères. Derniers renseignements sur l'ordination de M. de Varax. Conseils pour les études et le soin de sa santé.

Vaugirard, 2 novembre 1866

            Mon bien cher ami et fils en N.S.,

            Il m'en coûte de vous écrire par mots coupés et brefs; c'est si peu le langage qui convient à l'intimité chrétienne; mais, sous peine d'ajourner beaucoup mes réponses, je ne puis bien souvent écrire d'autre façon; après tout, quand on s'entend bien, la brièveté n'est pas la sécheresse: Intelligenti pauca. Donc: paucibus.

            Je suis heureux (je veux dire nous) des bonnes et paternelles dispositions de M^gr d'Arras, et aussi de M^gr d'Autun. Nous attendrons maintenant l'envoi de Rome. J'avais mal calculé dans ma dernière lettre, disant qu'il ne s'agissait guère que de 20 jours, si l'on avançait l'ordination, j'oubliais le mois de novembre, passant d'emblée d'octobre à décembre, singulière abréviation.

            Nous n'avons pas de professeur parmi les nôtres; nous cherchons au dehors. M. Lantiez se renseigne et écrit; il me semble qu'il faut faire un choix avec quelque soin, car les changements trop répétés nuiront aux élèves et à l'école qu'ils discréditeraient; examinez de votre côté, si nous trouvons, nous vous écrirons sans retard. Pour quelle division, ce professeur? On me le demande. Combien le pensionnat, en ensemble, a-t-il d'élèves? Vous ne me l'avez pas dit, malgré mes demandes.

            Je ne crois, nous ne croyons pas que M. [Adolphe] Lainé doive prendre la classe qui resterait à faire, si le professeur se retirait.

            J'ai reçu de M. Laroche une lettre bonne et indiquant plus d'attache à nous que nous ne l'avons cru; il s'occupe aussi du professeur et me prie d'en envoyer un.

            Je vous envoie une lettre arrivée ici depuis une huitaine de jours et que j'ai oublié de joindre à ma dernière dépêche; heureusement elle m'a paru n'avoir rien d'urgent.

            M. Lantiez pense avec moi que vous devriez vous dégager de quelques détails et entretiens pour faire une petite part à la préparation de votre examen et à l'achèvement de la théologie, pour l'examen surtout; on ne peut, d'intuition, en apprendre les matières, il faut nécessairement un peu d'étude. Enfin, à travers tout cela, il faut ménager vos forces; vous ne m'avez point dit si vous avez le régime qu'il vous faut, le vin etc.

            Le vin de Montcoy (les 6 bouteilles) est simple et assez agréable, je m'en accommoderais bien; j'en ai bu 3 bouteilles, mais il me semblait qu'il me soutenait peu; j'y reviendrai comme essai quand, la transition de la saison étant faite, je pourrai mieux faire quelque expérience sans inconvénient.

            La chute que j'ai faite, il y a 4 ou 5 mois, a toujours ses conséquences; je marche très difficilement et très peu longtemps.

            Adieu, bien cher ami, avez-vous là-bas un peu de direction spirituelle? Mille affections à tous vos frères, avec les plus tendres sentiments pour vous en J. et M.

                                                                                             Le Prevost

            M. Lebrun, (d'Orléans) vient de perdre sa mère, on l'a mandé en hâte de Metz; priez ensemble pour sa mère et pour lui. J'attends un étudiant de Metz [Mathias Moës], 23 ans, faisant sa rhétorique, pour le noviciat, d'une famille assez bien posée, très bon et intelligent, dit M. Risse.