1150  à M. Caille

Inquiétude de MLP. au sujet de la surcharge imposée aux frères d'Amiens. Prières et communions pour l'Eglise et pour le Pape.

Vaugirard, 4 décembre 1866

            Mon bien cher ami et fils en N.S.,

            M. Lantiez, à son retour d'Amiens, nous a dit que, les services s'augmentant chez vous, il allait devenir difficile pour vos frères d'y subvenir, et surtout qu'ils n'auraient nulle possibilité de suivre leurs exercices avec ensemble et régularité. Si le besoin est réel et s'il y faut pourvoir, nous aurions à examiner comment on pourrait le faire. S'il ne s'agissait que de services purement matériels, peut-être un domestique bien choisi (ce qui n'est pas chose facile) pourrait vous tirer d'embarras; mais M. Lantiez pense que ce moyen ne suffirait pas à tout. Je ne vois pas, au premier aspect, quelle ressource nous aurions ici pour vous aider; mais, avant tout, je voudrais avoir votre avis sur cette nécessité et sur les services qui adviendraient à celui qu'on désignerait pour se rendre près de vous. Je vous prie, mon bon ami, de m'écrire à ce sujet; M. Lantiez doit probablement aller à Arras la semaine prochaine; si vous nous dites jusque-là ce qui est à faire, nous verrons quels sont nos moyens; ils sont assurément des plus restreints.

            Le père de notre f. Emile [Beauvais] m'écrit qu'il est étonné de n'avoir point eu de nouvelles de lui depuis assez longtemps; priez-le d'écrire dès qu'il le pourra, afin que ce bon père ne s'inquiète pas.

            M. Emile s'accoutume-t-il à Amiens et prend-il position pour le bien de vos œuvres et de la Communauté? Invitez-le à nous écrire aussi, comme je le lui avais demandé.

            Rien de notable ici; nous prions beaucoup pour l'Eglise et pour le Saint Père; tous les jours quelques frères sont désignés pour communier à cette intention.

            Nous faisons aussi la neuvaine préparatoire à l'Immaculée Conception.

            Adieu, mon cher ami, assurez tous nos frères de nos tendres sentiments et croyez vous-même à mon vieux et affectueux dévouement.

            Votre ami et Père

                                                                                             Le Prevost