1169  à M. de Varax

Relever et encourager le frère Trousseau, abattu par diverses épreuves.

25 janvier 1867

            Bien cher ami et fils en N.S.,

            Je vous envoie ci-joint quelques mots de lettre pour M. Trousseau; j'espère qu'ils le consoleront et lui rendront confiance.

            Je crois qu'il n'a pas assez de sang-froid et de calme dans le moment des épreuves de santé ou autres pour qu'on doive lui faire alors beaucoup de morale; il faut le consoler, le relever et attendre des moments meilleurs pour l'éclairer. J'ai remarqué souvent qu'il rentre d'ailleurs en lui-même et reconnaît ensuite le tort qu'ont ses impatiences et les troubles où elles le jettent. Il est impressionnable et peu fort encore contre les épreuves, mais puisque Dieu le cultive ainsi, il y a bien à espérer pour l'avenir. Il n'est ni sans vertu, ni sans désir sincère de la gloire de Dieu; ayons confiance et patience aussi nous-mêmes. Je ne vois pas de raisons d'interrompre ses études pour peu qu'il ait force et volonté pour les soutenir; il me semble qu'il faut le laisser, à cet égard, faire ce qu'il aura puissance de faire.

            Adieu, mon bien cher enfant; nous prions tous ici pour votre cher frère, pour votre bonne mère et pour toute votre famille. Je vous enverrai 100f par M. Charrin.

            Votre ami et Père

                                                                                             Le Prevost

     P. S. J'ai fait des fonds venus de Lyon l'usage que vous désiriez: 1.000f au Noviciat, 1.000f aux Jeunes Ouvriers de Nazareth, très gênés pour achever leur fondation; le reste sert aux envois que je vous ai faits.

            Peut-être ferez-vous bien de fermer la lettre pour M. Trousseau après l'avoir lue.